S’habiller comme une femme chrétienne au 21e siècle

Le but de cet article est de montrer comment les chrétiennes aujourd’hui maintiennent l’esprit esthétique et morale de la tradition catholique occidentale dans leur façon de s’habiller, tout en assumant pleinement leur époque.

La femme qui craint Yahweh est celle qui sera louée. – Proverbes 31 ; 30

Introduction

L’esprit VH s’articule autour de trois principes simples : modestie, élégance et polyvalence. Vous l’aurez compris, ces principes sont profondément inspirés par la tradition vestimentaire chrétienne et occidentale.

Ce que nous devons rechercher, me semble-t-il, c’est cet équilibre constant entre modestie et élégance que je qualifie de noblesse ordinaire.

La noblesse ordinaire, c’est pratiquer l’élégance classique, sans tomber dans la vanité grossière et ostentatoire. C’est la simplicité, sans tomber dans la fadeur et le négligé. Ce que nous recherchons, c’est la bonne mesure. Ni plus, ni moins.

Mais parler de « mode chrétienne »…ça peut sembler assez flou. Le Christianisme a bien sûr profondément influencé la mode et l’esthétisme occidental, mais au-delà des tenues liturgiques propres au clergé, peut-on vraiment parler de « mode chrétienne ».

En fait, il s’agit surtout d’un état d’esprit, de principes vivants et vécus, en l’occurrence, dans l’esthétique vestimentaire.

Les moralistes enseignent souvent que notre tenue doit refléter notre foi intérieure, au for externe. Certes, l’habit ne fait pas tout, loin de là. Mais il contribue grandement à montrer au monde ce que nous sommes et les valeurs que nous représentons.

Le pape Pie XII lors de la grande croisade de la pureté, s’exclamait, citant Philippiens 4 ; 5 : « Que votre modestie paraisse à tous les regards«. Pie XII avait très conscience que la mode avait un certain pouvoir d’influence sociale et culturelle. Pour résister à ce qu’il appellait les « nouvelles modes païennes« , il invitait donc les Chrétiens, et tout particulièrement les femmes, à inspirer le monde, dans la sphère privée et public, par leur modestie et leur élégance.

Le retour de la mode féminine traditionnelle

Il faut se réjouir du fait que depuis une quinzaine d’années, on assiste à un retour en force des jupes et des robes longues, qui remplacent de plus les pantalons moulants et autres mini-jupes, anomalies vestimentaires issues de la contre-culture hédoniste des années 1960-70 et que chacun peut considérer à présent comme une barbarie passagère.

Au contraire, la nouvelle génération semble réaliser de plus en plus que l’élégance est une fonction de la modestie, et non pas de la nudité, et que la beauté féminine pure s’exprime beaucoup mieux lorsqu’elle revendique son cadre naturel.

On peut le voir avec la popularité des styles « tradwife », « coquette », « modesty » qui pullulent sur TikTok ou Instagram.

L’offre grandissante en matière de jupes et de robes modestes peut être vue comme une sorte d’adaptation du marché, non pas seulement à la clientèle musulmane comme s’en sont émus quelques boomers laïcards de droite (je parle d’Yvan Rioufol qui y avait vu un complot musulman contre la mini-jupe, symbole de la « liberté » occidentale), mais au « reflux religieux et moral » qui touche des sections de plus en plus nombreuses de la population européenne et qui les poussent particulièrement vers le catholicisme et plus généralement vers la redécouverte et la réinterprétation des styles féminins traditionnels.

Bien sûr, ce retour heureux vers le classicisme et la tradition est parfois un simple effet de mode parmi les centaines de revivals que la postmodernité propose chaque année. Il existe même des styles « catholic core » ou « mexican catholic girl », qui ne sont généralement pas autre chose que du LARP ou de la pure subversion.

Mais ce n’est là qu’une tendance superficielle. Le mouvement de retour au religieux et au traditionnel est beaucoup plus profond que cela et sera donc beaucoup plus durable. Le phénomène commenté ici touche particulièrement les jeunes générations.

Il existe donc aujourd’hui une offre extrêmement vaste et pour tous les budgets, ainsi qu’un environnement culturel de plus en plus favorable à l’expression vestimentaire féminine traditionnelle.

Il est tout naturel que les femmes catholiques soient l’avant-garde de ce mouvement, étant donné que les conceptions esthétiques du vêtement féminin européen ont été profondément influencées, pendant plus de 2000 ans, par la culture chrétienne.

Les couleurs

Pour commencer, la jeune femme chrétienne devrait selon moi s’en tenir à peu près aux mêmes codes couleurs classiques qu’on retrouvera chez les hommes : noir, bleus, blanc, rouge bourgogne, rose pastel, brun, beige crémeux, gris clair, vert, etc.

Cela dit, les femmes peuvent évidemment se permettre beaucoup plus de choses que les hommes en la matière. C’est particulièrement vrai pour les tissus à motifs. Même si de grandes variations de couleurs sont possibles, je recommanderai toujours d’éviter les couleurs et les teintes inélégantes, soit trop fades, soit, pire encore, trop vives.

Mais après tout, je suis un homme et je suis loin d’être un expert sur le sujet. Allez faire un tour sur la chaîne YouTube de Femme à part, où quelques émissions ont été consacrées au thème des couleurs.

Jupes et Robes

Par les temps qui courent, la jupe et la robe sont les éléments vestimentaires qui, portés de façon régulière, distingueront assurément la femme chrétienne du reste de la société actuelle.

Pour ce qui est du bas de sa tenue, la femme chrétienne adoptera ou bien une jupe midi (mi-longue), ou bien une robe ou une jupe maxi (longue), souvent de type robe-chemisier. La jupe ou robe longue, dans la vie quotidienne, doit s’arrêter entre talon et mi-mollet afin de rester pratique.

Les robes plus longues conviennent mieux, de nos jours, à des loisirs d’été, à des occasions spéciales ou tout simplement aux activités domestiques.

La jupe midi doit largement s’arrêter en dessous du genou, de manière à ce que les genoux soient toujours recouverts lorsque la femme en question s’assoit. Ceci est la recommandation expresse de l’Église en la matière. Il s’agit du dernier degré de tolérance en matière de jupe féminine accordée par l’Église au 20e siècle.

C’est pourquoi, si la jeune femme chrétienne porte une jupe midi, il faut s’assurer d’en choisir une qui ira s’arrêter au moins jusqu’à mi- mollet, et éviter tout ce qui pourrait être plus court.

Comme le disait fort bien Femme à part dans une récente conférence, évitez de forcer la limite. Vous ne le regretterez pas, au contraire, vous y gagnerez. Perso, je trouve que les jupes courtes sont souvent disgracieuses.

La robe ou la jupe de la femme chrétienne ne doit évidemment pas être trop moulante, sans quoi tout l’effet recherché serait ruiné.

Etant donné les principes mentionné ci-dessus, faut-il aussi préciser que les mini-jupes sont à bannir totalement ? De même que les jupes ou robes fendues ou ouvertes.

Les hauts

Pour ce qui est du haut, notre recommandation générique est le port d’une chemise ou d’un chemisier, simple et élégant, légèrement bouffant. Ce détail a son importance, aussi bien pour votre modestie que pour votre élégance.

En fonction de la saison ou de l’humeur, on peut aussi opter pour un polo ou un sweater, ce qui est toujours du meilleur effet.

Je trouve que le combo jupe/sweater (ou polo) oversized est particulièrement stylé.

Si vous l’ignoriez, sachez que la femme chrétienne doit en principe avoir les bras couverts en société et plus encore à la messe.

Par « bras couverts », il faut entendre de l’épaule jusqu’à la moitié du triceps. C’est à peu près le minimum.

Par conséquent, proscrivez tout ce qui est débardeurs, marcels, tops sans manches, hauts transparents et bien sûr, les crop-tops. C’est indigne d’une chrétienne.

Concernant la fameuse question des décolletés, voici les recommandations du Saint Siège : le décolleté ne doit pas apparaître à plus de deux longueurs de doigt à partir de la naissance du cou. Cela dit, c’est aussi une question de bon sens et d’adaptation en fonction de la morphologie des unes et des autres. Ci-dessous, ça passe très bien, mais ça ne serait peut-être pas le cas chez une autre.

Vestes et manteaux

Pour ce qui est des vestes et des manteaux, inutile d’y passer des heures, nos recommandations sont les mêmes que pour les hommes : restez dans le classique, dans le sobre, dans le pratique, dans la classe chrétienne, aussi bien pour les couleurs que pour les types de manteaux ou de vestes. Blazers, trenchs, overcoats, cabans, vestes de chasse, lodens, doudounes, zippers, etc. À vous de voir.

En ce qui me concerne, j’aime beaucoup le combo jupe et blazer, toujours classe et passe-partout, particulièrement adapté pour le monde du travail, pour une petite sortie en ville ou simplement pour chercher les enfants à l’école.

L’avantage de ce combo, c’est d’être toujours habillée en toute occasion, sans trop en faire non plus.

Les Chaussures

Les chaussures. Voici un sujet complexe.

La seule recommandation de l’Eglise est de proscrire au maximum les escarpins contraires à la décence chrétienne. En effet, l’Église défend de porter des escarpins ou talons aiguilles trop hauts, c’est-à-dire dépassant 5-6 centimètres de hauteur. Exit donc, les stiletos et autres talons aiguilles gigantesques. C’est d’ailleurs bien mieux d’un point de vue santé physique.

Pour le reste, c’est vraiment de préférence personelle.

Vous aurez remarqué que la plupart des modèles photo de cet article portent des sneakers. N’en déplaise aux réacs et aux adeptes du rétro-LARP, les sneakers sont totalement entrés dans les mœurs vestimentaires, à condition bien sûr de respecter quelques codes élémentaires.

Personnellement, j’apprécie beaucoup le combo jupe/sneakers.

Pour la petite histoire, ce style est un legs de la génération yuppie qui apparaît à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Le sneaker fait partie de ces héritages de la postmodernité qu’on embrasse avec plaisir.

J’apprécie d’autant plus que ce combo correspond très bien aux valeurs de VH, en particulier le côté pratique, sport, outdoor, qui permet de passer facilement d’une activité à une autre, de l’urbanité à la ruralité, sans dénoter et sans se tracasser.

Bien entendu, on ne peut pas passer son temps à porter des Stan Smith ou des Dad Shoes. Il y a également beaucoup de choix en escarpins, mocassins, loafers, sandales, mules, etc.

D’une manière générale, j’ai une préférence pour les talons courts. Je n’aime pas les talons excessivement hauts, qu’il s’agisse de talons aiguille, de talons à coins ou de plateformes. Je n’aime pas non plus les chaussures toutes plates, du style ballerines. J’ai également horreur des chaussures style Salomé ou Mary Jane. Ce n’est que mon avis et après tout, ce n’est pas moi qui les porte.

Hormis les sneakers, j’apprécie les loafers (le combo horse-bit/jupe est un must), les talons chaton (sous certaines conditions esthétiques/morphologiques) ou encore les bottines type Chelsea ou à talons carrés.

J’apprécie également voir les femmes porter des souliers, mais là encore, sous certaines conditions. Je n’aime pas les Richelieu (ou Oxford) d’une manière générale et donc pas tellement chez les femmes non plus. Je préfère de loin de bonnes derbies avec de bonnes semelles. Mais là je suis très subjectif. En plus, un des modèles ci-dessous porte des Richelieu.

J’apprécie également l’allure cavalière et rurale que confère le port d’une belle paire de godillots ou de bottes hautes. Là encore, c’est le côté paysan qui parle.

Il va de soi que pour ce qui est de la Sainte Messe, on évitera les sneakers et les chaussures ouvertes autant que possible.

Conclusion

Vous avez à présent la base de la tenue de la jeune chrétienne en société au 21e siècle. Vous voyez qu’il n’y a là rien de compliqué.

Gardez à l’esprit que beaucoup d’éléments décrits dans cet article sont subjectifs.

L’essentiel, c’est que cette idée de noblesse ordinaire, ce mélange de modestie et d’élégance, doit être inscrit au plus profond de notre cœur, pour s’exprimer authentiquement à travers notre apparence.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *